Soa signifie bien, beau, doux. L’esthétique et l’éthique sont comprises dans ce même mot. La compagnie s’efforce ainsi de concilier le plus possible l’homme et l’artiste, l’être et l’art, dans une orientation humaniste assumée.
Zara signifie partage, car qu’est l’art sans le partage ? Partage entre artistes d’abord, prélude de toutes créations, et partage avec le public par la suite. Partage des connaissances, partage des expériences, partage de la beauté du monde, partage des mémoires, des souffrances, partage du soleil, de la lumière…
Arts et partage donc, où chaque membre de la Cie apporte leur identité et leur touche personnelle, mais aussi leur propre projet et création.
La Cie a vu le jour après une longue conversation avec Thierry Bedard, metteur-en-scène de quatre de mes pièces. L’une d’elles, 47, une pièce autour de l’insurrection anticoloniale à Madagascar en 1947, a été censurée par le Ministère français des affaires étrangères. A partir de là, il a fallu réfléchir
à la réponse à fournir, s’indigner dans les journaux, faire un scandale, se lamenter ? Nous nous sommes dit qu’il fallait donner une réponse artistique, et non polémique, rester à notre endroit d’artiste. J’ai pensé alors à une installation texte/photo qui donnait un visage aux insurgés, j’ai demandé au grand photographe Pierrot Men d’aller à la rencontre des anciens rebelles et de faire leurs portraits. Je l’ai rejoint plus tard, avec le musicien Tao Ravao pour récolter les témoignages.
D’où Portraits d’insurgés, produit par Zérane productions et la Région Île de France, qui bientôt devint une pièce de théâtre, Rano, rano, que j’ai moi-même mis en scène, avec l’œil extérieur de Thierry Bedard, l’aide précieuse du théâtre des Bambous et de Robin Frédéric. Avec la pièce, j’ai créé la Cie en 2014.
Il y a trois volets essentiels dans la Cie.
Nous continuons à mener les actions autour de l’autisme avec la pièce Soonoo, et d’autres pièces et intervention en cours d’élaboration.
Nous aimerions mener le dispositif « La Voix, le Loin », le plus… loin possible, un dispositif comprenant un volet installation poétique (texte, photo, vidéo, musique, sculpture), une version scénique, le Kabar Théâtre, créée au théâtre des bambous en septembre 22, et enfin le Kabar Trio, version concert.
Nous produirons aussi le solo de Gwen Rakotovao, Mitsangana, une pièce chorégraphique qui interroge cet acte simple de se mettre debout. Qu’est-ce que cela signifie donc ? Nous mettre debout ? Quotidiennement ? Et quand nous tombons ? Et quand il faut se relever ? Et quand il faut marcher ? etc.
Et toujours les actions dans l’océan indien, avec le soutien à apporter à de jeunes artistes comme Nadjim Mchangama et Hamza Lenoir (avec sa pièce, Le corps de Jésus).