Collège et lycée

Propositions d’actions autour de La Voix, le Loin

Dans le cadre du dispositif La Voix, le Loin, différents ateliers d’écriture et d’expression animés par Raharimanana sont proposés aux collégiens et lycéens.


Atelier d’écriture – Enseigner l’écriture

Les ateliers d’écriture sont des moments idéaux pour stimuler la créativité et libérer les compétences souvent ignorées des participants.

Les exercices proposés dans ce cadre sont en effet souvent une invitation à l’émerveillement et à l’ouverture, pour sortir des craintes ou des zones de confort,pour connaître et tester de nouvelles choses.

L’atelier d’écriture est un moyen original et ludique de faire écrire les élèves. Il s’agit pour eux de trouver du plaisir à écrire, le plaisir étant un moteur puissant d’apprentissage.

C’est aussi un parcours dans la littérature ou dans les genres littéraires, poésie, romans, nouvelles, contes, car Raharimanana, en plus de partager son oeuvre, traverse aussi les écrits des autres auteurs et le propose aux participants.

Les ateliers autour de LA VOIX, LE LOIN, explorent le genre de la poésie, du récit et du texte court, ils engagent aussi dans d’autres langages ou disciplines, comme la photographie, ou le rapport à l’image (dessin, esquisse pour la sculpture).


Atelier d’expression – Poésie et photographie 

Voyager en images, s’exprimer par la poésie à travers la photo. Une immersion dans le quotidien au cœur d’une école, d’un lieu familier.

L’écriture est une question de regard. Multidisciplinaire, Raharimanana, à l’origine de l’installation La Voix, le Loin, qui expose des textes et des photos, nous entraîne dans son approche singulière. Entre le paysage mental et le réel. 

Une première partie de l’atelier consistera à écrire (poésie ou récit court) à partir d’un petit rien, un objet parcouru par le regard, et une deuxième partie se déroulera à l’extérieur, dans une déambulation avec un simple appareil-photo d’un iPhone ou d’un quelconque portable. 

L’ensemble, poésies et photos, formera le contenu d’une installation à poser dans l’école.  

  • Durée de la séance : 2 heures (plusieurs séances souhaitables).
  • Besoins : Les participants auront besoin d’un téléphone avec appareil photo / imprimante et/ou vidéo projecteur (plastification pour les photos).

Atelier d’expression ou d’écriture – Poésie et scansion

Raharimanana, accompagné de ses instruments de musique (valiha/marovany) animera un atelier d’écriture où il organisera les consignes autour du thème de : Rêves d’île.

Le dernier quart d’heure sera consacré à dire en musique quelques-uns des poèmes, les poèmes dits seront portés selon les circonstances, soit par Raharimanana, soit par les participants à l’atelier eux-mêmes.  L’atelier laisse libre court à l’imagination des participants. 

À l’écoute de ces derniers, Raharimanana orientera le groupe vers l’écriture de petits textes. 

Il s’appuiera sur son expérience et son professionnalisme tout en laissant les participants appréhender librement l’atelier. À travers notamment, l’utilisation d’instruments en tout genre, certains venant de Madagascar. 

  • Durée de la séance : 2 heures (plusieurs séances souhaitables).
  • Lecture publique des œuvres : tarif de la charte des auteurs et illustrateurs jeunesse de l’année en cours.
  • Performance : contrat de cession de spectacle ou en droits d’auteur. 

Extraits de textes par des élèves

TRAVERSEE

Le kwassa d’Ali est part hier soir vers 22 h et n’est pas arrivé à destination comme il été prévu à son départ d’Anjouan. La traversée était difficile et les trente passagers et leurs bagages : vêtements marmites, animaux domestiques n’arrangeaient pas l’affaire ; pour une embarcation qui transporte normalement que 8 à 10 personnes. Les conditions météorologiques n’étaient pas favorables et la mer très agitée. Une vague scélérate a fini par avaler la frêle barque. En un instant tout le monde s’est retrouvé à l’eau. Beaucoup ne savent pas nager et ont été comme aspiré dans les abysses. Ali constate les corps sans vie flotter à la surface de l’eau. Il se rend compte qu’il vient de tout perdre. Pourtant au loin, dans le noir, il voit telle une myriade d’étoiles les lumières de ce qui est pour lui synonyme d’eldorado : Maoré. La douleur qu’il ressent, qui l’agite est amère. Le Bahr al Hindi n’a pas été tendre avec eux, avec lui. Agrippé à une valise, la nuit noire l’enveloppe. Il s’endort pour oublier.

Day RAMA

EMOI

Les esprits critiques font surfaces quand tu essayes de déployer tes ailes pour aller à la recherche de la liberté.

Enfant, quitter le nid te semble impossible car, innocent, ta vision du monde n’était qu’un espace pollué de restrictions et de négligences. Mais accompagné par un adulte, quelques restrictions cèdent et te laissent une possibilité d’exprimer quelques plaisirs.

La société est un champ de bataille où les esprits humains se croisent et s’affrontent.

Adolescent, un désir latent, qui se manifeste à travers une crise appelé « crise d’adolescence », fait surface en toi. Tu aimerais bien avoir un dessein propre à toi où la liberté te permettrait de faire ça, dire ça et penser ça.

Liberté, un souffle de joie

Avec elle, la frustration disparaît

Pour bien vivre, elle, comme un commerçant, te donne le choix

Mais avec une seule graine d’obligation, elle disparaît.

Adulte, se manifeste en toi une liberté autrefois latente. Concrétiser ce bonheur absolu est ton souhait. Tu ne crois pas en l’amour, tu aimes jouir de ces corps bien sculptés ou de ces corps bien courbés sans dire « je t’aime ». Tu aimerais bien vivre en fonction des choix que la liberté t’offre. Mais la société, c’est la doxa et s’éloigner de la doxa fait naitre les propos dépréciatifs, les regards qui te mitraillent et les rumeurs suicidaires qui souillent ton image.

Intelligente et stratégique, la société cherche de la compagnie car, malade, elle veut universaliser le désespoir et le malheur.

Ahamada Kassime

Je m’évadais toujours sur mon petit vélo et disparaissais dans la nuit noire.

j’étais un petit être amoureux qui voulait retourner à ses sources en

s’empreignant de la nature. Je partais alors ainsi loin de tout chaque soir, je

me sentais libre comme le vent. Et même si ce monde me paraissait trop grand et

trop complexe, cela ne m’empêchais pas de rêver.

Un soir, après avoir rouler longtemps sur la route, j’arrivais enfin sur cette

plage, ma plage, la plage de papani. Cette plage était mon petit coin de

paradis, un monde sans règle ni lois, là ou je suis le seul maître. Je marcha

quelques minutes, le temps de me trouver un petit coin tranquille puis, je

m’allongea sur le sable.

Mon pinceau à la main, je refaisais le monde car ce dernier n’étais qu’une ruine à

mes yeux. Alors, je me mis à peindre ce ciel sans étoile avec tant d’émotion

que des larmes coulèrent jusqu’à mes oreilles. Il régnait une certaine harmonie

entre les éléments, l’eau valsait tranquillement jusqu’au rivage et venait

caresser le sable. Soudain, une petite brise fraîche survint, chuchotant une

petite poésie qui se mêler au bruit des vagues.

Je me lève et commença à marcher et là, je vis au loin une silhouette de ce qui

semblait être une jeune femme, et qui était légèrement couverte d’un tissu

blanc qui laisser transparaître son corps nu. j’avance doucement vers elle en

me cachant tel un voyeur pour pouvoir l’admirer, je m’approche alors de ce

corps inconnu et essaya d’interagir avec elle, mais pas de réponse. Cette jeune

femme au cheveux brun et aux courbes si parfaite, d’où sort t-elle? Serait-ce

un ange tomber du ciel? Elle m’en a tout l’aire, mais quelle est son histoire?

Tout ces questions reste sans réponse. Elle ne ce préoccupait point de ma

présence, et pour j’essayais de l’aborder à plusieurs reprises. Ma plus garde

stupeur ce qu’elle avait les yeux ouverts, comme ci elle admirait le ciel, mais

aucun souffle ne semblait émaner de son corps. Et là, en l’effleurant des

doigts, je m’aperçus que son corps était froid, et je compris alors quelle

était morte. Mais comment était t-elle morte? Cela était la question. Ce corps

vient sûrement d’une embarcation de fortune qui à échouer pas loin. Il arrive

que l’on retrouve des corps sur cette plage, que ce soit dans l’eau ou sur le

rivage. 

Cela était la première idée qui me vint à l’esprit car mon histoire avec cette plage

est liée au tragédie qui s’y déroule, car moi aussi j’aurais pu finir comme

elle, il y’a des années si mon bateau c’était échoué. On aurait retrouver sur

cette plage, le corps sans vie d’un petit bébé de neuf mois. 

Beaucoup de personne meurt dans ces eaux lors de la traverser pour rejoindre l’île de

Mayotte en kwasa kwasa, laissant leurs familles, leurs enfants, leurs parents

pour une vie meilleure. Moi j’avais laissé ma mère, du moins elle m’avait

confié au destin pour faire de moi un grand homme, et je venais sur cette plage

pour être proche d’elle car elle m’avait confier un jour, qu’elle serait

toujours la avec moi et que j’avais qu’à regarder le ciel, et c’est ce que je

fais tout les soir depuis mon enfance.

Cette jeune femme, à elle était peut-être aussi confier au destin, mais voilà que son

voyage ce finit sur cette plage, ma plage. Nos deux histoires se ressemble mais

n’ont pas la même fin, c’est triste de finir ainsi, mourir et voir tout ses

espoirs s’envoler et toute les personnes que l’on va laisser. Mais elle sera

pas morte en vînt, j’allais lui organiser le plus beau enterrement qui puisse

exister et elle serait pas enterrée comme les morts que l’on retrouve souvent

sur cette plage, c’est à dire comme des déchets, sans chercher à les connaitre.

Donc, de mes mains je me mis à creuser un trou assez grand pour y placer son

corps, je la soulève délicatement et la posa dans la tombe et je recouvert le

tous avec les sables déterré. Puis je me à la recherche des plus beau fleur que

je connaissais et déposa chaque pétale, jusqu’à recouvrir la tombe. Je m’endormis

toute la nuit sur cette plage et au petit matin, je repartit sur mon petit vélo

en espérant que l’âme de cette jeune femme pourrait maintenant reposer en paix,

et que même les portes du paradis de Mayotte lui était fermé, celle des cieux

lui serait grandement ouverte.

Nadjim Mchangama

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