Kabar Théâtre

Dispositif La Voix, le Loin


Note d’intention

Interroger le théâtre dans les cultures de l’Océan Indien, essentiellement à Madagascar et à Mayotte, deux cultures anciennes où la représentation est proche du rite et du sacré, où la voix tient une place primordiale. Cette Voix nous vient du Loin, c’est-à-dire des brumes des temps immémoriaux jusqu’à nos confusions actuelles. Loin parfois du corps. Loin du quotidien. Il ne s’agit pas de cette voix que notre organe produit mais celle qui est chargée d’humanité, qui interroge, qui pose et qui, finalement, soigne. Il s’agit de tirer de ces enchevêtrements du passé et du présent un fil qui permet de tisser l’instant à vivre.

La musique, la danse, le geste participent du percement de ce Loin, et de l’engendrement de cette voix. La musique précède la voix, le geste construit le sens, le silence accueille le récit avant de le dévoiler au public.

La Voix, le Loin Kabar Théâtre c’est à chaque fois une version différente à chaque lieu, où la pièce se joue quelque part. Une voix du lieu – un chant, une danse, une parole, participe de la version du moment. Une transmission essentielle, toujours pour « apprendre le soleil ».

L’espace du Kabar n’appartient à personne, c’est un espace de liberté où la parole peut se délivrer.

C’est Un récit, celui d’une Voix qui dit la violence accouchée par les hommes. Une traversée des feux pour parvenir à l’extrême lucidité de celui/celle qui apprend le soleil.


Extrait des poèmes

XXVI.

1 . La terre n’est pas malade ce sont les hommes // précieux effleurements creusements oubliés//

2 . La terre n’est pas malade ce sont les hommes // enlisement des amours pour racler du ciel une tendresse envolée //

3 . La terre n’est pas malade ce sont les hommes // des torts étendus dans le déni et espérés perdus dans les détours des rires et le labyrinthe des certitudes //

4 . La terre n’est pas malade ce sont les hommes // des baisers en rade dont on se souvient une fois la mer prise et la houle qui éloigne vers le soleil dégorgeant la nausée vient du vertige dont on n’a pas su profiter //

5 . La terre n’est pas malade ce sont les hommes // guerre prétendue guérisseuse et pourvoyeuse de paix l’orgueil en étendard ou l’inconscience revendiquée en puissance des vanités où dire c’est croire rejoindre les dieux dans l’ivresse de l’aube renversée //

6 . La terre n’est pas malade ce sont les hommes // frémissements à confiner et les chuchotements à ceindre l’heure est au cri toujours et voulue suspendue au triomphe du

zénith le verbe n’a pas de couchant à l’horizon des vivants //

7 . La terre n’est pas malade ce sont les hommes // survivance des peurs est l’orgueil et une couardise maladive sous des apparats clinquants le doute est pourfendu et la raison surinée //

8 . Hier ne fut qu’essai et le crépuscule n’a jamais eu lieu la terre non n’est pas malade ce sont les hommes //

9 . Là m’éteindre au jour comme la luciole muette car la nuit est ma danse et le silence ma lueur…

10 . La terre n’est pas malade ce sont les hommes //


Distribution

  • Textes, photos, voix, marovany, mise en scène : Raharimanana
  • Ecriture musicale, percussions : Jean-Christophe Feldhandler
  • Ecriture musicale, guitare : Vivien Trelcat
  • Comédienne : Mélanie Menu
  • Mise en son / paysage sonore : Max Lance
  • Création lumière : Laetitia Leduc
  • Accompagnement artistique : Ziza Pillot
  • Artiste associé : Jack Beng-Thi ( plasticien )
  • Artiste associée : Gwen Rakotovao ( danseuse )
  • Photos : © Iris Mardémoutou et Raharimanana

Informations pratiques

  • Age recommandé : à partir de 12 ans
  • Durée : 80 minutes

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